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From the Destruction of the Land

Dans l'indifférence générale, dans l'incapacité de nos responsables politiques (toutes tendances
confondues), le mitage se perpétue - se généralise sans considération aucune et sans aucune
déférence pour l'héritage qui nous avait été transmis d'un façonnage de territoire - de pays -
longuement et savamment sculpté et qui faisait la renommée et la beauté du territoire français.

Bien sûr, nous objectera-t-on, ce n'est pas l'apanage de la france - mais de l'ensemble des pays, le
monde entier subit les assauts d'une urbanisation galopante et aucun continent n'est épargné.
Mais n'est-ce pas précisément la raison majeure de montrer enfin qu'un inversement est possible, que
le développement harmonieux - cohérent et durable peut créer un autre modèle que cette dévastation
généralisée - que l'espérance en un Futur proche où les villes retrouvent leurs vraies raisons d'être -
de fierté et de beauté - au bénéfice de leurs citadins et d'une identité et d'une cohésion sociale
retrouvée ?
Nous avons vu les dévastations des décennies récentes - aussi inutiles que prolixes - l'Europe n'est
pas contrainte à une course à la vitesse du développement (sous-développement) urbain -
contrairement certes à l'Asie ou à certaines contrées africaines - quoique! (il faudra aussi s'y pencher
urgemment).
Les villes nouvelles ont-elles amélioré notre cadre de vie - ou celui de la grande métropole capitale?
Le mitage de nos campagnes environnantes à perte de vue est-il source de cohésion sociale -
d'intensité et de développement culturel ou social? Chacun dans son enfermement est-il encore
sensible à un devenir ouvert - créatif - riche?
Après les "Chabandonnettes", est-on fier de promouvoir les "Borloonettes"? On croit rêver, de
honte et de tristesse assurément!
Les infrastructures courent de plus belle - et pour relier tous ces lâches tissus entre eux rien n'arrêtera
nos chers Routiers et "Rond-Poinneurs" qui s'en donnent à coeur joie et dévastent les interstices que
l'on pensait préservés - la moindre parcelle - si reculée qu'elle ne soit est une proie en puissance -
dans un univers motivé par le seul appât d'une frénésie spéculative - et tout cela au détriment de la
cité - de sa force - de son identité - de la fierté d'appartenance. Est-ce là tenir un discours rétrograde?
non - non vraiment.
Fallait-il impérativement tracer "l'autoroute des Estuaires" qui parachève le mitage des rives de
l'Atlantique - celle du Piémont vosgien qui accélère le mitage de ces beaux paysages boisés qu'une
route des Vins avait si sagement préservés - ou encore défoncer le Marais Poitevin?
Et que dire de la Bourgogne qui fut si belle encore et où tout doucement les seules parcelles intactes
restent les vignobles célèbres, parcelles perdues dans une marée - dans un épandage construit.
Ne parlons plus de la "Côte d'Azur", devenue à l'instar d'une Costa Brava que l'ombre de ce qu'elle
fut - et l'Ile de France, où est-elle passée?
Tirer en long et en large et toujours plus de lignes TGV sans égard aucun pour un vallonnement ou un
relief existant en colmatant la perméabilité si précieuse - entre cette fluidité entre territoires, colmatée
par des talus monstrueux sur des kilomètres dans l'indifférence totale - ériger des gares (toutes entre
les mains des mêmes technocrates qui nient et refusent le dialogue avec les Collectivités - pourquoi
s'en priveraient-elles, elles ont le monopôle) implantées en pleine campagne, ignorant d'un beau
mépris les cités qu'elles devaient desservir - Valence, Tours, Aix, Amiens...
Quelle débâcle, quelle déchéance - quelle imposture que d'ainsi financer à grands frais une effusion,
un affaiblissement des cités existantes pour aller implanter d'immenses marées de parking à des
kilomètres hors la ville.
Quelle déferlante - les légions romaines ou napoléoniennes auraient de quoi pâlir.

Voulons-nous continuer, très sérieusement dans cette voie - le nez dans le guidon - sans perspective
aucune d'espoir pour nos futures générations et qui ne sauront plus même ce que fut le silence d'une
forêt - la profondeur d'un grand paysage intact?
Il faut remettre urgemment la ville en ville - la ville dans la ville - cesser les facilités et subventions de
toutes sortes à cet habitat individuel ruineux et dévastateur - modifier le comportement sinistre de nos
dirigeants en cette matière et les contraindre à se repencher sur le développement harmonieux -
dense - riche et sublime de nos cités. Faire naître une nouvelle croyance sociétale dans la
renaissance de la cité de demain - digne, noble - belle et intense. Habiter un bel appartement en ville
est tellemen plus délicieux que de "mourir" dans son pavillon - et infiniment moins coûteux.

Claude Vasconi
Milos 06.06.06
Rendons inconstructible tout ce qui n'est pas construit, rendons constructible (à loisir) tout ce qui est construit.
Texte envoyé à la "Petite Académie"

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